Bateau ou kayak, quel est le meilleur support pour la pêche ?

Bateau ou kayak, quel est le meilleur support pour la pêche ?



A- Quels sont les avantages et inconvénients de chaque support ?


Les avantages de la pêche depuis un bateau et depuis un kayak

peche en kayak
La pêche depuis un bateau est une pratique très répandue et elle ne nécessite pas nécessairement un semi-rigide ultra performant ou le dernier timonier tout équipé. Un canot breton peut suffire !

Le grand avantage de la pratique de la pêche depuis un bateau, c’est qu’elle est généralement plus confortable, si on la compare au kayak. Et c’est d’autant plus vrai si vous possédez ou louez un bateau avec une cabine : vous pourrez vous abriter en cas d’intempéries et éventuellement réchauffer un bon plat… Voire même piquer un petit somme ! Autre avantage : un bateau, qu’il soit coque open, timonier ou qu’il s’agisse même d’un voilier, tient généralement mieux la mer. Cela vous permet de vous éloigner plus loin de la côte et prospecter une plus grande variété d’espèces. D’autre part, un bateau permet également d’embarquer plus de matériel : vous ne serez pas, ou moins, limité par l’espace pour embarquer toutes les cannes dont vous avez besoin ou autant de boîtes de pêche USHIP que vous souhaitez !

Globalement, pour aller à la pêche, le bateau donc est un support à la fois confortable et sécurisant, qui permet de s’éloigner plus facilement de la côte pour prospecter une grande variété d’espèces.

Mais le kayak commence à faire concurrence au classique semi-rigide pour aller à la pêche ! En effet, ce support revêt plusieurs avantages notables. Le premier, et non des moindres, est que la pêche en kayak est une pratique qui vous permet d’accéder à des endroits inaccessibles en bateau, en raison du tirant d’eau, tout en pratiquant une activité sportive. Il s’agit également d’un mode de déplacement silencieux, vous pourrez donc surprendre plus facilement les poissons sans qu’ils ne soient alertés par le bruit d’un moteur ou des pales de l'hélice dans l’eau. Le kayak est également plus facile à mettre en œuvre qu’un bateau puisqu’il ne nécessite qu’une simple remorque pour le transporter. Pas besoin d’un permis supplémentaire ou d’investir dans une remorque double-essieux !

Les inconvénients de ces deux types de pêche


Logiquement, les avantages d’un support deviennent les inconvénients de l’autre. Le bateau, qu’il soit un timonier ou un semi-rigide, est ainsi moins discret que le kayak lors des phases d’approche des zones poissonneuses. Il est également plus limité pour approcher certains spots en raison de son tirant d’eau. La mise à l’eau est également moins aisée et il nécessite d’avoir une place de port ou la remorque adaptée. Enfin, fait inhérent à la propulsion mécanique, la possession d’un bateau est aussi plus complexe en termes d’entretien. Mais rien ne vous empêche cependant de louer un bateau pour une sortie pêche occasionnelle !

De la même manière, le kayak est un support moins confortable pour la pêche. On est plus rapidement mouillé, ce qui peut vite s’avérer inconfortable si la session est longue. Pour pallier cet inconvénient, il devient vite nécessaire d’investir dans de l’équipement pour le pêcheur, comme une combinaison adaptée par exemple. Pour la pêche, le kayak est donc largement dépendant des conditions météorologiques comme le vent ou la marée. C’est également le cas pour le bateau, mais dans une moindre mesure. Si vous optez pour la pêche en kayak, pensez également que cette pratique est autorisée jusqu’à 6 milles d’un abri maximum. Si vous souhaitez pêcher dans des profondeurs importantes, il faudra donc opter pour le bateau.

B- Zoom sur les deux grandes techniques de pêche


La pêche à la verticale


technique peche verticale

C'est la technique privilégiée en bateau, notamment lorsque l'on s'éloigne de la côte et que les fonds deviennent importants.

La technique de l'ascenseur consiste à faire descendre le leurre tout au fond, puis reprendre quelques tours au moulinet pour le décoller du sol et éviter de pêcher des algues. Il s’agit ensuite d’exercer plusieurs grands à-coups verticaux dans la canne afin d’animer le leurre avec un mouvement de dandine. Après chaque à-coup, le but est de laisser descendre le leurre en l’accompagnant pour sentir les touches à la descente. Le leurre va descendre vers le fond un peu à la manière d’une feuille morte, ce qui va lui donner un air plus réaliste pour le poisson.

Pour que cette technique soit efficace, il faut répéter plusieurs fois ces mouvements, puis remonter le leurre sur quelques mètres pour imiter un poisson qui s’échappe. Attention toutefois à ne pas dépasser la zone de décompression du poisson, notamment si on prospecte le lieu car ce poisson ne sait pas décompresser et reste donc dans une bande d’une quinzaine de mètres. laisser filer le bout peche verticale
Si la dérive du bateau n’est pas trop importante, on peut faire descendre à nouveau le leurre au fond et répéter cette opération plusieurs fois. A l’inverse, si le bateau dérive rapidement, il vous faudra remonter entièrement la ligne puis répéter le processus bien à la verticale du bateau.

La pêche au lancer


technique du lancer pêche kerfil


La technique du lancer est surtout utilisée en pêche cotîère, donc près du bord. En effet, du fait de la faible profondeur des fonds, le pêcheur va devoir privilégier un lancer à longue distance pour pouvoir animer le leurre. Pour envoyer le leurre, il va donc falloir le lancer à bonne distance en utilisant la flexibilité de la canne à pêche.




Voici commander procéder :

  • Rapprocher le galet du moulinet au plus près de la canne
  • Le doigt libre sous la canne vient servir de gachette pour bloquer le fil (voir photo ci-dessous)
  • Ouvrir le pick-up du moulinet
  • Armer la canne vers l’arrière en prenant le pommeau de la canne dans l’autre main
  • Effectuer un mouvement rotatif vers l’avant
  • Au moment où le leurre va comprimer la canne, libérer le fil retenu par le doigt pour laisser partir le leurre
  • Une fois que le leurre touche l’eau, refermer le pick-up à la main et vérifier que le fil est bien calé dans le galetmaintien pick up ouvert
  • Il ne vous reste plus qu’à animer le leurre en donnant des coups de canne afin de faire varier la nage du leurre et le faire se désaxer. Il faut éviter d’avoir des actions trop mécaniques afin de donner l’impression au carnassier qu’il s’agit bien d’une proie.








C- Quel est le matériel à emporter, notamment en termes de sécurité ?


Le matériel de base à emporter


En bateau


Le matériel à emporter peut varier selon le type de bateau possédé : on emportera probablement des vêtements plus chauds ou coupe-vent sur un coque open que sur un timonier où l’on peut facilement s’abriter. Pour passer une agréable session pêche, il est important d’emporter de quoi se prémunir contre un éventuel mal de mer : de quoi se réchauffer, se sustenter, boire… De quoi subvenir aux besoins essentiels du corps humain, en somme !

L’avantage du bateau par rapport au kayak est que l’on peut emporter plus de matériel : pensez également à emporter une glacière, si possible 12V afin de garder les proies que vous aurez pêchées au frais. Le must serait de posséder un vivier à bord, mais tous les bateaux n’en sont pas équipés.

En kayak


La pêche en kayak est sans doute celle qui permet le plus de possibilités tout en restant relativement abordable et facile à pratiquer. Mais pour en profiter au maximum, il vous faut opter pour le bon matériel. Cela passe bien entendu par le choix de la canne et des leurres adaptés, mais également par le kayak et la tenue qui correspondent à votre niveau.

Certains magasins Uship proposent déjà des Kayaks… Qui sait, peut-être que cela viendra un jour au catalogue ! Nous pouvons d’ores et déjà vous dispenser quelques conseils pour vous aider à choisir votre kayak.

Tout d’abord, il faut noter que tout kayak d’une longueur inférieure à 3,5 m est considéré comme un engin de plage. De ce fait, toute immatriculation est superflue et vous ne pourrez pas vous éloigner à plus de 300 mètres de la côte. Les kayaks homologués mer ont donc une longueur supérieure et doivent également être auto-videurs.

Pour la pratique de la pêche, il est donc recommandé d’opter pour un kayak d’une longueur supérieure à 3,5m. Il en existe de deux types : ouverts, dits “sit on top” ou fermés/pontés. Le sit on top est recommandé car vous n’avez pas besoin de savoir esquimauter, la remontée à bord est plus simple (à l’acquisition pensez à vous entraîner)

Pour schématiser grossièrement, il est préférable d’opter pour un kayak ouvert si vous ne maitrisez pas l’esquimautage et que vous restez près d’une côte. Les kayaks sit on top sont souvent moins performants en termes de glisse et de maniabilité, mais ils sont facilement maîtrisables par tout type de public, y compris débutant. Plus larges et souvent équipés de filets, ils permettent d’embarquer une ou deux cannes, ainsi que du matériel de sécurité dans un sac étanche sans installation de supports additionnels. Si vous ne vous éloignez pas trop de la côte, un kayak sit on top de base permet donc d’aller facilement et rapidement pêcher car il ne nécessite pas d’adaptation spécifique : vous n’aurez qu’à le charger et embarquer pour une sortie ! La plupart des kayaks de pêche vendus dans le commerce sont d’ailleurs des sit on top adaptés au besoins de la pêche : ajout de porte canne, fabrication spécifiques incluant des rangements supplémentaires, supports pour fixer un combiné...

Le kayak ponté sera, lui, plus performant et permettra une pratique véritablement efficiente. Le kayak fermé est plus rapide et maniable, il permet donc de s’éloigner plus de la côte ou d’accéder à des endroits peu atteignables par d’autres moyens. Cependant, le kayak fermé nécessite de maîtriser l’esquimautage afin de ne pas être surpris en cas de retournement. Ce type de kayak permet également d’embarquer moins de matériel et nécessite d’être adapté pour optimiser ses sessions de pêche. Néanmoins, une fois bien optimisé il s’agit d’un support actif et performant.

Rappel : si vous comptez vous éloigner à plus de 2 milles d’un abri avec votre kayak, vous devez l’immatriculer ! Cela se fait assez simplement et rapidement auprès des affaires maritimes de votre ville.

Comme toute sortie en mer, pensez à vous équiper correctement en fonction des conditions climatiques. Pensez bien qu’en kayak, vos possibilités pour vous abriter sont réduites par rapport à un bateau possédant une cabine. Equipez-vous d’un chapeau, de crème solaire et d’habits légers à manches longues s’il y a du soleil. A l’inverse, optez pour des vêtements chauds, voire une combinaison étanche si les conditions météos ne sont pas au beau fixe.

Emmenez également de quoi vous hydrater et vous sustenter… Ce sont des conseils bateau, sans mauvais jeu de mot, mais on peut rapidement se faire prendre par l’excitation d’une sortie pêche et en oublier l’essentiel.

canne a peche de lancer

Quid de la sécurité ?


En bateau, il est assez simple de savoir le matériel de sécurité à embarquer : il faut suivre scrupuleusement la Division 240. Vous trouverez facilement la liste de l’équipement obligatoire sur le site du gouvernement mer.gouv.fr ou à la page 190 de votre catalogue USHIP 2021 !

En kayak, le matériel à emporter dépend également de la division 240 avec toutefois quelques subtilités. Avant toute chose, le matériel à emporter va dépendre de la taille de votre kayak. En effet, un kayak qui mesure moins de 3.5 mètres sera considéré comme un engin de place et ne pourra, de ce fait, ne s’éloigner qu’à 300 mètres d’un abri. Au-delà de 3.5 mètres, votre kayak est bien considéré comme une embarcation et vous permettra de vous éloigner jusqu’à 2 milles d’un abri s’il n’est pas immatriculé et jusqu’à 6 milles d’un abri s’il l’est. A noter donc que l’on ne peut pas s’éloigner à plus de 6 milles d’un abri en kayak… Ce qui paraît assez sain quand on connaît les efforts qu’il faut pour parcourir une telle distance aller-retour ! D’autre part, il est important de noter que seule la navigation diurne est autorisée en kayak.

Pour le matériel de sécurité, deux choses sont à distinguer : le matériel obligatoire, et celui qu’il est raisonnable d’emporter.

Pour le matériel obligatoire, il suffit de suivre les préconisations des divisions 240 et 245.

Si vous vous éloignez jusqu’à 2 milles d’un abri :

  • Un gilet d’une flottabilité de 50N
  • Une lampe torche ou une lampe flash
  • Un dispositif de remorquage, sous la forme d’un bout d’une dizaine de mètres de longueur par exemple.
  • Un pavillon national
  • Un annuaire des marées

Nous vous recommandons toutefois vivement de vous équiper également d’une VHF étanche et flottante en plus de cela. Vous n’êtes jamais à l’abri d’une fatigue soudaine ou d’un fort courant vous éloignant de la côte. Sans nécessairement alerter les secours, la VHF vous permettra de demander une assistance remorquage aux navires environnants. Au-delà de 2 milles nautiques, la VHF devient d’ailleurs obligatoire. De la même manière, il est fortement recommandé d'emmener une pagaie de secours, même si cela n’est pas obligatoire. Si vous vous éloignez jusqu’à 6 milles d’un abri, le matériel de sécurité à emporter sera donc le même qu’en bateau.

Conseil Uship : pensez à prendre une pince pour les hameçons, cela évitera les risques de piqûres !

Il va sans dire que la pêche peut également se pratiquer du bord de la mer, depuis une jetée, un enrochement ou même depuis une plage.

Nous tenons à remercier chaleureusement Rodolphe de KERFIL pour tout ses précieux conseils et sa participation active à la rédaction de cet article !