Comment choisir ses manilles ?

Pour toute rénovation, préparation de régate ou simplement pour changer une pièce, mieux vaut bien s’équiper ! Il ne vous reste qu’à choisir le bon accastillage. On considère souvent les manilles comme de simples outils. Pourtant, les manilles sont des systèmes d'attaches indispensables, utilisés par exemple pour le mouillage, arrimer une charge, relier un cordage à un autre … Savez-vous vraiment comment les choisir ? comment les différencier ?

A quoi servent les manilles ?

Les manilles, permettent des liaisons entre liens fixes. Elles n’ont pas pour but d’être décrochées. L’ouverture ou la fermeture se fera donc à l’aide d’un couteau démanilleur.
Souvent, en forme de U ou de lyre, elle peut s’accompagner aussi d’un manillon. Elle est utilisée pour lier une pièce fixe à un cordage, une chaîne, des câbles ou tout liens se mouvant.

Formes et types de manilles

Il existe une grande variété de manilles.
On retrouve souvent la manille droite. En forme de lettre D, sert à fixer les gréements et hisser les voiles. Elles sont polyvalentes.
La manille Lyre ou en U, par sa forme en « lyre », possède une meilleure résistance aux forces latérales. Les cordages et les chaînes peuvent donc autant exercer leurs forces latéralement qu’horizontalement. Attention toutefois aux forces d’usages et de travail souvent moindre.
On distingue aussi les manilles longues ou larges. La manille longue, pour des usages nécessitant plus d’espace. Elle lie tout type d’accastillage.
La manille large sera utile pour des points d’accroches plus importants tels que les poulies à billes. Elle permet l’usage de forces volumineuses.
La manille torse ou torsadée est souvent utilisée avec des pièces non articulées de type poulies ou pour palan d’écoute. Elle est idéale lorsqu’une des forces s’exerce à 90° de l’axe d’utilisation de la manille.
La manille autobloquante évite les dévissages et déboulonnages inopportuns. À privilégier pour les usages classiques, fixes et de long terme.
La manille à pression ou Snap Shakle facilite les ruptures de charges en tirant par exemple sur un goupillon.

Quels matériaux,  pour quelles manilles ?

On peut classer les différentes manilles selon 3 types de matériaux. Tout d’abord, la manille inox. La plupart des manilles sont en inox pour éviter la corrosion, mais on peut aussi les retrouver en titane, jusqu’à 45% plus légère que l’inox 316.
Chez les inoxydables, on retrouve 3 qualités de manilles : les manilles inox, celles en inox forgé et les forgés haute résistance, dîtes HR. Les manilles HR existent aussi bien en droite, longue, lyre et à barrette. Elles sont 60% plus résistante que l’inox 316.
Il existe aussi des manilles galva. L’acier galvanisé permet par une multitude de couches de zinc un anticorrosif puissant. Idéal pour le mouillage.
Véritable révolution, les manilles textiles, plus légère remplace de plus en plus celles en acier. Pourtant, s’il est simple de réaliser l’épissure, les manilles textiles possèdent un nœud particulier, le nœud de sifflet de bosco ou nœud diamant.
La manille textile ou manille souple permet de fixer les écoutes du génois à leurs points d’écoute. Elle n’abîme pas les liens. En revanche, on ne peut pas les détacher lorsqu’elles sont soumises aux charges. Privilégier le cordage Dyneema avec une charge de rupture plus importante pour réaliser ce matelotage.

Plus économique, l’on peut acheter des manilles ou même les fabriquer soi-même !

Tutoriel : Comment faire votre manille textile ?

Les manilles selon l'usage

Manille de mouillage : idéale pour frapper rapidement son bout sur la chaîne, elle est durable et résiste à la météo. Plus large, elle possède un écrou de blocage pour éviter à celui-ci de se desserrer. Elle possède une meilleure résistance face à la corrosion et l’eau salée.Plus résistant que l’inox, le galva encaisse les chocs et la corrosion. Les lignes de mouillage sont souvent faites en galva. Il est donc recommandé de s’orienter vers les manilles galva pour observer une usure uniforme.

Manille de mouflage : utile aux drisses de grand-voile mouflées voire pour remplacer les poulies de mouflage. Elle permet d’étarquer (tendre) par le haut ou le bas et de supporter de grande charge.Manille à ringot : Guide le cordage grâce à ses ailettes situées à l’intérieur de la manille.

Manille d’élingue : associé aux élingues de levage et d’amarrage, elle supporte de grandes charges. En cas d’élingue multi-bras, il faudra prendre en compte l’angle entre les brins (plus l’espace entre les brins s’accroît plus la charge du brin s’accroît).
Manille à cosse : pour vos réalisations d’épissure sans l’utilisation d’un manillon.

Manille d’amure : elle porte bien son nom car elle est utilisée pour vos points d’amures. Idéale pour supprimer vos points d’accroches avec vos voiles (en les installant sur le vit de mulet, les plus courants en bout de bôme).

Pour une meilleure utilisation ? Il peut paraître inutile de le rappeler mais pour des chargements latéraux, éviter des manilles droites et privilégier celles en lyre. De même qu’il faudra privilégier des manilles à rotations ou torsadé pour éviter toutes torsions inutiles du cordage.

Les accessoires indispensables pour vos manilles

De plus, n’oubliez pas votre démanilleur. Indispensable à chaque utilisation, cet accessoire permet l’ouverture et une fermeture simplifiée de vos manilles. On parlera aussi de couteau démanilleur.

Enfin, les fabricants comme Wichard conseil pour les matériaux non inoxydables ou pour ceux qui se sont oxydés de prévenir la corrosion. En utilisant certains produits comme le Wichinox, ou autres produits nettoyants cela permet d’éviter au matériel de se corroder. Il faut aussi éviter d’utiliser avec l’inox des outils en acier qui rompent le filtre anticorrosif présents sur les manilles inoxydables.